Combiner masturbation et musculation apporte son lot de spéculations et de fausses idées. Découvrez les hormones qui entrent en jeu pour les deux et leurs effets sur vos performances sportives.
Vous vous demandez si masturbation et musculation sont compatibles ? Si le fait de vous masturber va jouer négativement sur vos performances à la salle ? Vous êtes au bon endroit !
Découvrez ici les idées reçues sur le rapport entre masturbation et musculation, les hormones sollicitées lors de ces deux actions et les bienfaits de la masturbation sur vos performances sportives.
Pourquoi la masturbation serait-elle mauvaise pour la musculation ?
L’idée selon laquelle la masturbation pourrait être mauvaise pour la performance en musculation est assez ancienne puisqu’on en retrouve une trace dans l’histoire jusque dans la Grèce antique. À cette époque, on considérait que l’abstinence était le meilleur moyen de garantir de bonnes performances physiques ainsi qu’une bonne communication entre l’esprit et le corps. Et encore aujourd’hui, de nombreux coachs sportifs recommandent l’abstinence, par exemple avant une compétition.
Une justification plus récente dans l’histoire du sport est celle qui dit que le fait d’éjaculer ferait chuter le taux de testostérone, un peu comme s’il s’échappait avec les spermatozoïdes.
Certains hommes ont également pu constater qu’en périodes d’abstinence, leur humeur pouvait être plus agressive, ce qui serait positif pour développer l’agressivité lors d’une compétition.
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Quelles hormones entrent en jeu pendant la masturbation et la musculation ?
La dopamine
Activée essentiellement durant les phases du désir, de l’excitation et du plateau, la dopamine est le messager principal. Ce neurotransmetteur a un rôle essentiel dans le circuit de la récompense. Il est en lien avec l’envie, le désir, la libido, l’excitation. Il est associé à la libido au même titre que la testostérone.
Pendant la masturbation, le taux de dopamine augmente progressivement. Cela se traduit par une accélération de la fréquence cardiaque, une dilatation des pupilles, un fort afflux sanguin et un phénomène de vasodilatation du sexe, une hypersensibilité au niveau de la peau…
L’ocytocine, la prolactine, les endomorphines
Ces hormones participent au bien-être, à l’attachement, à l’affectivité, à la tendresse.
L’ocytocine joue un rôle dans les réflexes de contraction des muscles pelviens et utérins ainsi que dans les sécrétions (vaginales pour les femmes, et dans l’éjaculation pour les hommes). Elle participe également au sentiment d’attachement et agit comme un renforçateur affectif entre les deux partenaires lors de masturbation mutuelle.
Les endorphines naturelles (endomorphines) procurent une sensation de plénitude intense, de bien-être, et d’apaisement par leurs effets relaxants.
Quant à la prolactine, son taux augmente également significativement durant l’orgasme. Elle intervient aussi dans la sensation de bien-être intense et de plaisir ressenti durant la phase orgasmique.
La sérotonine
Elle agit à la suite de la phase orgasmique, durant la phase de résolution, neuromédiateur du bien-être, de l’humeur et de la régulation émotionnelle qui participe au sentiment de bonheur et d’harmonie. L’activation de la sérotonine peut amener par ailleurs une légère hypovigilance et un relâchement de l’organisme, parfois jusqu’à l’endormissement.
La testostérone
La testostérone est l’hormone sexuelle des hommes. En musculation, elle revêt une importance non négligeable pour augmenter ses performances et favoriser la prise de muscles. Beaucoup moins présente chez la femme, ceci explique en grande partie la difficulté pour ces dernières à prendre du muscle.
La testostérone est l’hormone de la libido et de la prise de muscles. Une baisse de ce taux aura donc une influence négative sur ces deux aspects. Il paraîtrait que les sportifs ont une activité et un désir sexuel supérieur à la moyenne. Cela s’explique en partie en raison de l’augmentation de la testostérone au cours de l’entraînement, notamment grâce aux exercices poly-articulaires comme le squat, le développé couché et le soulevé de terre.
Quelques études se sont penchées sur la question pour savoir si le sexe est nuisible pour la musculation. On peut avancer l’idée que le taux de testostérone chute après une relation sexuelle, mais cette chute est la résultante d’une forte augmentation durant l’acte. Après l’acte sexuel, le taux de testostérone redescend pour revenir « à la normale ». Ceci ne semble donc pas avoir d’influence significative sur la prise de muscles.
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L’effet de la masturbation et de l’éjaculation sur le taux de testostérone
Plusieurs études ont évalué les liens entre le taux de testostérone et l’éjaculation par masturbation. Le résultat est clair : l’éjaculation ne fait pas baisser le taux de testostérone. Au contraire, lorsqu’il y a eu masturbation, les chercheurs constatent plutôt une légère hausse transitoire de la testostérone. Il paraît donc que l’activité sexuelle en solo soit donc plutôt bénéfique sur cet aspect-là, comparativement à l’abstinence totale.
L’influence de la masturbation sur les muscles
Un taux élevé de testostérone et le désir sexuel qui résulte de l’insatisfaction conduisent à une augmentation de cortisol, l’hormone du stress, responsable de la destruction des muscles. La prolactine, l’hormone secrétée lors des rapports sexuels, arrête ce processus.
Étant donné que la prolactine est produite après un rapport sexuel ou un orgasme, le corps ne tient pas compte de la façon dont cela a été réalisé, en solitaire ou pas. En fait, c’est une preuve de plus que la masturbation n’est pas nuisible, mais bonne pour la santé.
Le no fap challenge et la musculation
Il y a cette idée rependue que l’abstinence permet d’augmenter l’agressivité et le niveau d’énergie. De nombreuses personnes se sont alors lancées dans le No Fap challenge, c’est-à-dire arrêter la masturbation pour ressentir les soi-disant nombreux bienfaits.
Si l’objectif est de lutter contre l’addiction à la masturbation et à la pornographie, alors c’est une bonne idée. Par contre, faire ce challenge dans l’espoir d’améliorer ses performances en musculation n’est pas la façon la plus optimale de procéder.
Pendant une courte période d’abstinence, il y a une légère augmentation de la production de testostérone. Une étude de 2003 montre qu’entre 2 et 5 jours le niveau de testostérone n’augmente que légèrement. Par contre, elle atteint un pic au bout de 7 jours avec un niveau de 145,7 % par rapport au niveau initial. Le 8ᵉ jour le niveau a radicalement baissé.
En termes de musculation, l’important est surtout une augmentation de la testostérone sur du long terme. Il y a des méthodes bien plus efficaces que l’abstinence.
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Faut-il éviter la masturbation avant une compétition de musculation ?
Une nouvelle étude publiée dans le Journal of Sexual Medicine offre un aperçu de la réponse.
Dans cette étude, les chercheurs ont examiné si la force musculaire et l’endurance des jeunes hommes, en particulier dans leurs jambes, étaient influencées par le fait qu’ils aient pratiqué la masturbation ou non dans les 12 heures précédant l’étude. Tous les hommes ont été testés deux fois.
Le résultat a prouvé qu’aucune différence ne s’opère dans la qualité de la force musculaire exercée au cours du test, indépendamment du fait que les hommes aient pratiqué la masturbation la veille ou non. Cela concorde avec un ensemble plus vaste de recherches qui révèlent qu’il n’y a tout simplement pas d’effet clair ou cohérent, chez les hommes comme chez les femmes.
Attention toutefois à ne pas vous lancer dans des séances de masturbation longues juste avant une compétition. Les endorphines et l’ocytocine peuvent aider à vous relaxer si vous êtes tendu et stressé, mais elles peuvent aussi réduire le rendement musculaire à l’effort à cause de cette sensation de détente et de plénitude.
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Les bienfaits de la masturbation sur vos performances en musculation
Elle lutte contre le stress
Masturbation et musculation entraînent la production d’endorphines par le cerveau. Or, les endorphines, surnommées les « hormones du bien-être » favorisent le relâchement musculaire, un état de calme et d’apaisement.
Elle favorise le sommeil
La masturbation, comme la musculation, favorise le sommeil, grâce aux endorphines produites, et apaise les états de nervosité, souvent à l’origine des insomnies. Elles font figure de somnifère naturel si elles sont pratiquées avant le coucher.
Elle est bonne pour le cœur
La masturbation est une activité qui booste le système cardiaque, pareil pour la musculation. En faisant fonctionner le muscle cardiaque, elles le renforcent. Pour les personnes malades du cœur, elles représentent un risque minime. Selon la FFC, l’accident cardiaque lors d’une activité sexuelle est de 0,19 % chez les hommes et de 0,016 % pour les femmes.
Elle agit comme un anti-douleur
Grâce aux endorphines secrétées lors de la masturbation, la douleur est amoindrie, notamment celle liée aux migraines et aux crampes menstruelles. Toutefois, cet effet est de courte durée, la douleur revient rapidement.
Elle booste l’estime de soi
Une étude menée sur des adolescents âgés de 15 à 18 ans dans les années 90 montre que la masturbation entraîne une image positive de son corps et de soi. Pour les garçons, elle permet de développer la virilité, tandis que pour les filles, elle permet de développer son aptitude à plaire et valorise l’indépendance. C’est un critère essentiel pour performer en musculation.
Pour plus d’informations: Voici combien de fois par jour il faudrait se masturber pour devenir hyper fort en sport
En résumé
Masturbation et musculation ne sont donc pas incompatibles. Vous pouvez continuer de vous masturber, cela n’affectera pas vos performances sportives. Au contraire, les bienfaits principaux de la masturbation peuvent jouer sur vos muscles et votre rapport à la musculation. Même avant une compétition, vous pouvez pratiquer la masturbation sans risque de freiner votre performance. Alors, à bas les idées reçues !